mercredi 23 décembre 2015

dialogue de jAne #3 : pendant ce temps, dans un univers parallèle…

« - jAne, tu crois que dans l’univers parallèle où les chats dominent le monde et où tu es l’humain de Anakine*, tu te comportes comme elle dans notre univers ?
- c’est à dire ?
- Ben tu sais, Anakine, personne ne peut l’approcher à part toi, elle déteste tous les humains et tout ; elle déteste même les autres chats.
- Elle dit qu’elle ne voit pas le rapport.
- Tu crois que dans l’univers où tu es son animal domestique, tu détestes tous les humains et personne ne peut t’approcher ?
- En quoi cet univers serait parallèle à celui-ci ?

- … c’est vrai qu’en y réfléchissant, dans notre univers, tu détestes les autres humains et personne ne peut t’approcher… 
- Arrête de dire univers, j'ai la chanson de Ulysse 31 dans la tête maintenant, c'est malin.     -__-'    »



*information utile à la compréhension : j’ai un animal domestique de race chat, de sexe femelle, nommée Anankin puis Anakine quand le véto m’a dit qu’en fait c’était une chatte. (elle répondait déjà à Anakin et puis, chaton, elle était trop chou mais méritait bien des paires de baffes tellement elle flirtait avec le côté obscur…)

lundi 21 décembre 2015

Dialogue de jAne #2 : Après la mort.

« - jAne ?
- Quoi Pénélope ?
- Tu dors ?
- Plus maintenant non.
- Dis jAne…
- QUOI ?
- Il se passera quoi après notre mort ?
- Demande à cAssandre.
- cAssandre ? Tu dors ?
- Quoi encore Pénélope ?
- Il se passera quoi après notre mort ?
- La même chose qu’avant notre naissance.
- Tu te souviens toi de ce qu’il s’est passé avant notre naissance ?
- Non.
- Ben voilà.
- Mais alors il ne se passera rien après notre mort ? o_O
- Non. Pif on meurt, Paf on est enfin pépouzes. La paix, la vraie.
- CQFD.

- Maintenant tu nous fous la paix et tu DORS Pénélope. »

mercredi 16 décembre 2015

dialogue de jAne #1 : V

J’annonce :

un nouveau libellé intitulé « dialogue de jAne ».

Où l’on découvre des réflexions plus ou moins pas très profondément philosophiques que j’entretiens avec mes moi-même. 
Sobre.

dialogue de jAne #1 : V

« - t’imagines, si on était comme les serpents ?
- à quel niveau ?
- au niveau de l’odorat.
- …
- les serpents, ils sentent avec leur langue.
- mèh ?
- ils attrapent les molécules dans l’air et les ramènent dans leur dedans et paf, odeur ! C’est comme ça qu’il sentent.
- Putain. tu veux dire que pour sentir mon parfum, les gens seraient obligé de me lécher ? MAIS C'EST TROP DÉGUEULASSE DE SA MÈRE !!! o_O

- non. Mais on aurait juste tous l’air bien con à tirer la langue tout le temps… »

jeudi 18 juin 2015

Avant, j'étais architecte #3 : rhèssousse revient, rhèssousse revient parmis les siens.


!!! Warning : parce qu’il m’est impossible de faire autrement, dieu n’aura pas de majuscule dans ce texte. Et parce que ça me fait marrer, le fruit des entrailles de la femme de Joseph sera nommé ici rhèssousse et non pas jésus.
*Sinon je vais encore avoir Genesis dans la tête pendant des jours. Merde. trop tard.*

 C’est mon blog, je fais tout qu’est-ce qui me plait.
Fin du warning !!!

Je viens d’avoir trente trois ans.

*HappyBirthdayToMe!!!*

C’est dingue le nombre de trucs que tu trouves sur google en tapant 33 ans. Déjà, c’est l’âge du christ (et Bruce Lee et Balavoine) Puis juste après, un article du Parisien : « 33ans, l’âge du bonheur ». Puis un de 20minutes : « 33 ans, l’âge du stress ? ». Puis tout un tas de faits drôles : on a 33 vertèbres dans notre corps, 3+3=6=nombre karmique. 33, nombre sacré selon Pythagore. 33, plus haut grade de la franc-maçonnerie.

Et justement, en parlant du christ, ça me donne envie de te raconter mes relations avec des gens souffrant de religion.

Donc je tiens tout de suite à te prévenir : ceci n’est en aucun cas une déferlante de haine anti-catholique. Ceci est simplement mon vécu personnel, ou comment cohabiter avec des personnes qui croient qu’un mec a créé l’univers en 6 jours, décida que c’était chant-mé, puis se reposa le 7ème jour, peut se révéler… intéressant.

*ou pas.*

Donc avant, quand j’étais architecte chef de projet dans une boite d’archi, mon patron était catholique. Genre catholique-catholique hein. étudié-avec-des-jésuites, marié-devant-dieu-à-sa-femme, père-de-3-enfants-baptisés-ceinture-noire-8ème-dan-de-la-communion catholique. Nous partagions nos locaux avec une autre boite dirigés par 3 architectes qui étaient les meilleurs potes de mon boss. Et catholiques aussi. Bien sûr.

*Pour te la faire courte, bosser un premier Mai pas de problèmes. Par contre, travailler le jour de pâques, de l’ascension ou pire, de la toussaint, dieu garde malheureuse !*

Donc Boss N°1, 2, 3 et 4, chefs d’entreprises d’architecture qui croient que les hommes sont fait à l’image d’un mec qui a décidé d’amputer sa création d’une côte pour lui faire une foufoune une femme parce qu’il s’emmerdait tout seul et que cette conne condamna ET la pauvre création ET l’humanité à vivre sur terre parce que, probablement sous champis de l’eden, elle a cru qu’un serpent lui disait de bouffer une pomme et à cause de ça, toutes les connes d’humaines en chient grave quand elles expulsent un fruit de leurs entrailles. Mais oui. 

*Je ne sais pas vous, mais je ne vois pas pourquoi après tout ça, personne ne croit que la marmotte elle met le chocolat dans le papier d’alu.*

Ça m’a toujours intriguée la religion. Je me souviens, quand j’étais à l’école primaire, y’avait des enfants dans ma classe qui parlaient du catéchisme. Un soir en rentrant :
-«  Papa, c’est quoi le catéchisme ?
- c’est un genre d’école qui raconte aux gamins la religion catholique. Ou chrétienne.
- c’est quoi la religion catholique ?
- c’est dans la bible.
- c’est quoi la bible ?
- c’est ça. C’est un bouquin qui raconte comment un mec a fait l’univers et toute l’humanité et toutes les règles que les gens qui croient qu’il existe suivent pour le vénérer. Que si ils font bien tout ça, à eux les putes du paradis. Enfin je veux dire les vierges du paradis. »  Me dit mon père en me montrant une bible.
- « c’est quoi à côté ?
- c’est le coran. C’est là que y’a les putes en fait, pas dans la bible. Je veux dire les vierges. C’est comme la bible, sauf que les 2 mecs dont ça parle, ils ont pas le même nom. Mais en vrai, c’est un peu la même base. Et ces mecs, qui sont en fait le même, c’est un dieu.
- Genre Zeus et Poséidon de l’Iliade ?
- Zeus et ses potes, de l’Iliade c’est plusieurs dieux, polythéistes, du grec poly, plusieurs. dieu de la bible, c’est un seul dieu qui s’appelle de plein de façons différentes selon les religions et c’est monothéiste, du grec mono, un.
- Je peux les lire les livres ?
- Bah voui, mais bon, c’est assez long et chiant. Tu veux pas lire l’odyssée plutôt ?
- Je l’ai déjà lue. Sinon tu peux me raconter la guerre de Troie encore ?
- Tiens, me dit mon papa en me donnant la bible, La guerre de Troie, ça fait 20 fois que je te la raconte ! »

*Je ne le dirai jamais assez, j’ai des parents formidables. Qui eux-mêmes ont une bibliothèque merveilleuse. Franchement, quand je repense au nombre de fois où j’ai saoulé mon père avec la guerre de Troie, des questions à la con, et la façon dont il avait réponse à presque tout, je trouvais ça formidable.*

Bim ! je me suis donc tapé la bible et le coran vers environ 10 ans. Juste avant le journal d’Anne Frank. Je m’en souviens parce que du coup, après, je me suis renseigné sur les juifs, les bouddhistes et tout et tout. Mes préférés restèrent, restent et resteront Zeus, Poséïdon et toute la clique.

*Ce n’est pas nouveau, petite, j’aimais les livres. Pas les gens. Je veux dire les enfants. Les gens non plus d’ailleurs. Je lisais donc beaucoup*

Je te rassure, y’a des passages de la bible que j’ai passés. Je ne saurais pas te ressortir précisément, mais je me souviens notamment d’un passage ou en gros, ce n’était que « un tel et tel ont engendré machin qui avec bidule… ». Bien relou ce passage. Mais globalement, j’ai pris ça comme un livre d’aventures extraordinaires avec plein de héros qui faisaient des trucs de magie de oufs. 

*Mais ça ne vaut tout de même pas un bon Tolkien ou l’île de Ji.*

Voilà. Et puis à un moment donné, quelques années plus tard, j’ai compris que ces trucs de magie de ouf, y’a des gens qui y croient. Des adultes. Qui éduquent leurs enfants dans la foi. Genre « il était une fois Moïse qui a fait s’ouvrir la Mer Rouge en Deux pour sauver son peuple. La Mer Rouge. Une mer d’environ quoi, 2 000 km de long, bim, ouverture, passage, fermeture. Tout ça pour sauver les mêmes mecs que les nazis essaieront de réduire en fumée des siècles plus tard.

*Sans mauvais jeu de mots. En même temps, ça explique pourquoi hitler en voulait aux juifs : y voulait niquer sa mère aux pouvoirs magiques de l’ouverture des eaux de la mer rouge pour pouvoir envahir le monde pénard !*

Et puis au collège, une copine à moi me dit 
- « allez viens avec moi, je vais au pèlerinage chrétien à Notre-Dame du Lot avec truc et machin, ça va être trop cool !
- Je ne peux pas, je n’ai jamais fait de catéchisme.
- Mais on s’en fout, faut juste s’inscrire, payer le voyage à l’aumônier et zou ! Une semaine de colo entre potes ! »

*Ouais, à un moment au collège, j’ai eu une copine qui, elle, était sociable et me proposait des trucs à première vue sympa avec des gens. Je veux dire des teenagers.*

Me voilà donc partie en pèlerinage chrétien d’une semaine. 
Par tous les dieux et leurs putains. 
Mais qu’est-ce que qui m’a pris ce jour-là de vouloir faire ce truc ? Une semaine avec les crétins hormonaux de service de ma classe encadrés par des adultes vivant dans un monde où tout n’est que joie et amour. La messe ? Tous les matins. Le bénédicité ? Avant chaque putain de repas. Et le soir ? Réunion autour du feu, CulBéni N°1 à la guitare et tout le monde en chœur chante « nous vous annonçons la foi, la foi en rhèssousse, clap dans les main, événouchalom allez Rem. ».

*Oui oui, t’as bien lu. la foi en rhèssousse, événouchalom allez rem dans la même chanson, oui oui.*

Cette putain de semaine fut la plus longue putain de semaine de ma vie jusqu’alors.

*Et parce que ma mémoire est infaillible, je suis capable encore aujourd’hui, 18 ans après, de te servir le putain de notre père et l’ave maria de sa mère sur un plateau avec une allocution digne de Fabrice Luchini. En toute modestie.*

Donc c’est bon. La religion, je connais. Je veux dire je sais pourquoi j’ai choisi de ne pas y croire. Je sais pourquoi je me définis comme athée pure et dure. Il n’est d’ailleurs pas faux de dire que je suis une extrémiste de l’athéisme, voire même de l’agnostisme/apathéisme, bien qu’il faut que je creuse encore les subtilités de ces termes barbares que je n’ai jamais pris la peine de creuser comme il faut.

Donc je ne crois pas en dieu, je ne crois pas que l’argent fasse le bonheur, je ne crois pas qu’il arrive quoi que ce soit après la mort, je ne crois pas que nous ayons une âme, je ne crois pas qu’il y ait un enfer, je ne crois pas que chacun de nous a sa moitié quelque part. Je ne crois en rien de spirituel. Tout ça, pour moi, c’est un gros tas de caca. Un tas de caca en stade de décomposition avancée. 

*Par contre, je crois qu’il y a des gens assez cons pour penser que leur religion est mieux que celle de leurs voisins, et que sous ce prétexte, ils vont leur mettre sur la gueule plutôt que de leur foutre la paix. Que cette religion soit le catholicisme, le pétrole, l’argent, le pouvoir, le cul d’Hélène. Tout ça, même combat.*

Donc laisse tomber l’ambiance avec les boss de l’agence quand par hasard, on partageait des moments hors contexte du travail. 
Laisse tomber les discussions entre 4 catholiques pratiquants et une athée un peu trop spontanée :

#1. Jesus n’existe pas voyons !
Je me souviens notamment d’un déjeuner où je ne sais pas pourquoi j’en viens à poser la question suivante :
-«  Mais par exemple, si on demande à chaque individu de la population mondiale de citer une personne connue, genre tout mélangé hein, pop culture, histoire, explorateurs de géographie, politique et tout et tout, ce serait qui ? Et je parle de la population mondiale de notre civilation hein, pas genre les tribus de Papouasie ou les aborigènes d’Australie. Moi je pencherais pour hitler.
- Mais non voyons, c’est rhèssousse !
- Nan mais je veux dire, quelqu’un qui est réel, qui a vraiment existé, qui a marqué l’ensemble de l’humanité et tout quoi ! du même acabit que Christophe Colomb, John Lennon ou bien hitler tu vois. Un mec qu’absolument chaque humain faisant partie de notre civilisation de merde sur cette planète connait.
- Et ben ! rhèssousse j’te dis.
- Mais non, j’ai dit quelqu’un de réel ! qui existe et ne soit pas rattaché à une forme de religion ! rhèssousse n’existe pas voyons ! je veux dire, oui, y’a ptêt un mec genre rhèssousse qui a existé, mais le rhèssousse qu’on emploi aujourd’hui ne fait pas référence au vrai mec qui a vraiment existé, mais à l’espèce d’idole à la con qu’on en a fait. Genre moïse quoi. » 

Oh. Pu. Tain. Qu’est ce que j’ai pas dit là. Sans déconner, leurs têtes à ce moment-là, c’était génial. Genre Dory dans Finding Nemo. Limite s’ils ne m’ont pas fait me laver la bouche au savon après s’être signé 33 fois. (Parce que Rhèssousse a accompli 33 miracles). J’aime autant te dire que j’ai coupé court à la conversation. Non pas parce que je suis lâche hein, mais parce que dans ces cas-là, forcément, je suis une brebis égarée qu’il faut absolument convertir. Et ça me gonfle. Et je finis par être désobligeante. Et ces gens étaient quand même mes boss.

#2. Ptêt’ je bouffe des chattes hein, t’en sais rien !

À un moment donné, une femme formidable nommée Christiane Taubira a proposé une loi autorisant 2 personnes qui s’aiment à se marier, fonder une famille et avoir des enfants. Suite à cette idée formidable, une énorme bande d’humains soi-disant pleins de compassion et d’amour ont vomi leur haine et leur intolérance dans les rues de notre belle capitale.

(petite parenthèse : je ne comprends pas pourquoi les homosexuels ont besoin encore aujourd’hui de préciser qu’ils sont homosexuels. Enfin si, ça je comprends. Je veux dire : je ne comprends pas pourquoi aujourd’hui encore, notre civilisation considère que 2 personnes du même sexe qui s’aiment, c’est pas la même chose que un pénis et une foufoune qui s’aiment et que donc, il faut qu’ils le précisent qu’ils ne sont « pas pareil ». Et que les personnes à qui ils le disent soient étonnées, choquées ou effrayées. Sans déconner. C’est de l’amour à la base tout ça non ? En quoi c’est pas la même chose entre un pénis et une foufoune et 2 pénis ou 2 foufounes ?!)

Donc bref. La première de ces manifestations de haine a eu lieu un dimanche.

*Mais après la messe hein, faut pas déconner les gars ! J’ai pas envie de brûler en enfer à cause de ces immondes enfants de lucifer !*

Le lundi suivant, de bon matin, devant la machine à café, un des boss de l’autre agence tente de parler à mon cerveau pas encore caféiné :

-«  Ha ! C’était sympa hein cette manif hier, les enfants ont a-do-ré ! C’est vrai qu’on oublie à force la beauté de Paris ! et pour une noble cause en plus !
- Rho non, c’est encore le café pas bon parce qu’on a oublié de racheter le café qu’est bon…
- Tu étais dans quel coin du cortège toi ? Nous on était plutôt à la fin, avec les enfants, c’était plus pratique. Avec boss N°1, sa femme, les enfants et boss N°2. Ha mais j’y pense, on aurait même pu y aller tous ensemble ! C’est con ! »

Là, même sans café, mon cerveau a connecté. Ce mec était absolument convaincu que j’étais aussi homo-intolérante que lui. Genre l’évidence qui tombe sous le sens se lisait sur sa face de propret petit catholique. Rappelle-toi jAne, dieu est amour, ce mec a un bon fond. Ce n’est pas parce que tu ne partages pas ses putains de croyances à la con que ton cerveau pas encore caféiné doit lui sauter à la gorge.

-«  Comment ça tous ensemble ? Bah tu viens de dire que tu étais avec Boss N°1 et 2.
- Non mais je veux dire toi et les autres salariés de l’agence, on aurait pu la faire tous ensemble la manif, c’est bien pour l’esprit d’équipe ! Ça nous aurait même donné l’occasion de croiser ce mystérieux jeune homme dont tu nous parles si peu !»

*J’ai attendu 5 secondes, histoire de lui laisser le bénéfice du doute. J’ai laissé son rhèssousse de mes deux faire son intervention divine à la con et décidé que sa phrase suivante déclencherait ou non la cartouche que je m’apprêtais à lui balancer.*

-«  Ça te fait pas quelque chose toi de savoir que tu étais parmi ces milliers de gens à se battre contre cette loi horrible quand même hein ? Moi ça m’a fait quelque chose hein ! pfoulala ! Ça me donne encore les frissons ! Non mais t’imagines un peu ? Des pédés qui se marient en France ? Et après c’est quoi hein ? Des pédés qui adoptent ?  Tu te rends compte un peu l’avenir pour nos enfants ? Et d’ailleurs, en parlant d’enfants, tu y penses toi ? Parce que bon, tu sais, le temps passe hein… »

*Cible verrouillée. Détonation dans 5. 4. 3. 2. 1. Détonation.*

- « Quoi ? C’était hier la manif ? Mais naaaaaaaaon, chuis trop dèg de sa mère putain ! J’étais sûre que c’était dans 2 semaines moi. Je t’assure, j’ai checké encore vendredi, c’est bien dans 2 semaines la manif ? J’avais prévu une pancarte avec mes potes et tout ! »

*NDLR : la manif dont je parlais, c’était celle en faveur de la loi bien entendu. A laquelle je suis allée bien entendu. Qui effectivement eut lieu 2 semaines après le cortège de crétins en rose, tristes suiveurs d’une pathétique has-been portant un pseudo encore plus pathétique que son tube « fais-moi l’amour avec 2 doigts ».*

- « Attends, je vais regarder, peut-être que tu as vu la prochaine manif, mais il me semble qu’elle est prévue dans 3 semaines ! Et celle-là, c’est sûr, on y va tous ensembleuh tous ensembleuh hey ! » s’exlama Boss N° 3 plus excité qu’un puceau le soir de sa nuit de noces.

Il regarda sur son portable. 

- « Mais non, tu as confondu, dans 2 semaines, c’est la manif en faveur de la loi ! » Dit-il en la regardant d’un air indulgent.
- « Ha ouf ! C’est bien ce que je me disais aussi, je savais que je ne l’avais pas loupée ! Merci, tu m’enlèves une épine du pied ! » dis-je en lui posant ma main sur son bras.
- « Mais comment ça. Attends, mais non, tu ne peux pas aller à celle là de manif !
- Ben pourquoi ?!
- Mais parce que… parce que…! » s’exclama-t-il avec effroi en échappant à l’emprise de ma main impure, instrument du démon.

*C’est alors que rhèssousse se décida à intervenir de façon divine et à aider les neurones de ce brave homme ô combien tolérant et plein d’amour à se connecter entre eux.*

Et l’enfant de satan de lui répondre :
-«  Alors déjà, petite précision : toi et moi on travaille ensemble. Même pas en fait, toi et moi, on partage les mêmes bureaux, la même machine à café, les même putains de chiottes. C’est tout. Ce que je fais de mes weekends ne te regarde pas. Ce que tu fais de tes weekends ne me regarde pas. Tu décides de partager avec moi un instant de grâce de ta vie. Je comprends, il est difficile pour la plupart des humains de se tenir dans la même pièce qu’un de ses congénères sans interaction sociale. Donc tu décides de me faire part de tes convictions politico-religio-personnelles dans une envie soudaine, et fort étrange à mon avis,  de créer des liens. Mais la prochaine fois que tu décides de faire ça, tu devrais faire gaffe. Ptêt que moi aussi tout ce que je veux, c’est me marier avec la femme que j’aime, que ce que je possède lui soit légué sans problème légal si jamais je décède. Ptêt que je veux des enfants avec elle. Des enfants reconnus par mon pays comme NOS PUTAINS D’ENFANTS À TOUTES LES DEUX. Qu’est-ce que tu sais de ma vie, de mes convictions personnelles hein ? Ptêt je bouffe des chattes hein ! T’en sais rien ! »

Oh. Pu. Tain. Qu’est-ce que j’ai pas dit là. Sans déconner, sa tête à ce moment-là, c’était génial. Genre Dory dans Finding Nemo le retour. Genre limite, le mec, il a pas filé fissa à son bureau appeler de toute urgence le père Mescouilles pour un exorcisme.


Cela va sans dire, depuis cette conversation, ma relation avec les boss de l’autre boite n’a plus jamais été la même. Je ne comprends pas pourquoi. Vraiment. Pourtant, on m’avait dit que dieu est amour qu’il faut pardonner à son prochain. Mais bon, après tout, qu’est-ce que j’y connais moi à la religion, pauvre mécréante…

____over and out____

jAne.

samedi 10 janvier 2015

Merveille du Quotidien # 16 : « Ils peuvent venir les tigres avec leurs griffes ! »

- «  Putain, y’a un attentat à la rédac de Charlie Hebdo ! » s’écrie mon chef.
- « Quoi ? mais non, c’est un hoax ! » fut ma toute première réaction.

La suite, tu la connais bien. Je ne suis pas là ce soir devant mon écran pour raconter les événements que nous avons suivis minute par minute pendant 3 jours. Je ne suis pas là pour dire quel rôle a eu Charlie Hebdo dans ma vie. Je me suis souvent retenu de parler de choses sérieuses sur ce blog, ou d’exposer mes idées politiques. Je ne vais pas m’y mettre aujourd’hui, mais j’ai quand même envie de te faire partager ces pensées certes un peu brouillonnes, définitivement naïves, cruellement innocentes. Mais c’est comme ça, c’est ce que je suis et faut que ça sorte.

Depuis mercredi, je vais, le soir après le boulot, Place de la République. J’y vais parce que de toute façon, c’est sur mon chemin, mais aussi parce que sur la place, y a plein de gens comme moi qui y viennent. Moi qui ai toujours fui la foule et qui déteste les gens, je vais vers cette masse, je vois ces visages et dans certains je me reconnais. Cet air hébété est le même que je vois dans mon miroir le matin. Cette larme qui coule sur cette joue, j’ai la même, mais à gauche. Ce soupir lâché en baissant la tête, je viens de le pousser aussi.

Je me retrouve impuissante devant cette peine parce que je ne savais pas ce que c’était de vivre dans une ville où des individus qui ont mon âge tuent de sang froid 12 personnes au nom d’un prophète. Je ne sais même pas ce que c’est que de faire quelque chose au nom d’un prophète.
J’ai le même âge qu’une de ces deux personnes qui ont tué. Quelle est la différence entre cet homme et moi ? Mon milieu social. J’ai grandi avec des livres dans les mains, un jardin pour jouer, des gens aimants, une aisance matérielle plus que suffisante. Lui a grandi comme beaucoup dans ce que j’appelle un ghetto. Dans le même pays que le mien. Nous sommes tous les deux allés à l’école, nous avons été instruits par la même éducation nationale, et pourtant, j’ai l’impression que nous sommes de planètes différentes. Non. De système solaires différents. Il existe, dans mon pays, un système solaire différent du mien. Moi j’ai simplement eu la chance de tomber au bon endroit. Voilà à quoi ça se joue finalement. 

Et j’ai repensé à cette enfant qui avait fait partie d’un atelier que j’animais à Paris Plage l’été 2011 : elle faisait partie d’un des groupes de centre de loisirs qu’on avait le matin. Elle n’avait pas assez de sous pour partir en vacances me disait-elle, mais elle aimait bien venir faire des collages avec nous. On lui racontait de chouettes histoires sur Paris. Alors voilà, je sais bien, ce n’est rien ce qu’on leur faisait faire à ces gamins, mais les étoiles qu’elle avait dans ses petits yeux, c’était joli. Elle est revenue la semaine suivante, avec son papa et ses frères. Elle a refait des collages avec nous et quand son père est revenu la chercher, je me souviens l’avoir entendu dire à sa fille « allez, arrête avec ces conneries, viens on s’en va tes frères veulent aller faire *je ne sais plus quoi mais c’était un truc à la con*. Jette ton machin, de toute façon tu n’es qu’une fille ça ne sert à rien que t’apprennes des choses il suffira que je te trouve un mari ». Bon, alors chacun élève ses enfants comme il l’entend hein, mais j’aime autant te dire que ce jour-là je l’ai eu bien mauvaise de devoir réfréner ma verve. Là où j’aurais bien lâché un « Espèce de gros enculé, tu vas parler meilleur à ta fille ! Tu es venu l’inscrire à mon atelier, mon job c’est de lui apprendre ça alors tu vas la laisser apprendre ! Et tu vas le faire toi aussi l’atelier, ça te permettra peut-être de comprendre qu’un mégalétoscope, c’est trop de la bombe bébé ! » j’ai accordé un regard glacial à ce sombre connard, je me suis baissé et j’ai dit avec un grand sourire à la petite fille : « Est ce que tu veux bien me le donner ton collage ? Comme ça, tu mets ton nom et on pourra s’en servir comme exemple pour tous les autres enfants parce que je le trouve drôlement réussi moi ! Et je suis fière de toi. » Elle m’a quand même fait un petit sourire en signant son collage et en me le laissant. Il n’y avait plus d’étoiles dans ses yeux quand elle est partie sans se retourner. Je ne l’ai plus revue les 2 semaines restantes.

Cette petite fille aussi grandit dans un ghetto en France. Elle est prise en charge par des plans « urgence banlieue ». Ses parents, venus en France, l’ont confiée à notre Education Nationale. Ces gens se retrouvent parqués dans des cités, à l’écart des électeurs que la diversité dérange. Ma République baisse les bras devant toute une génération et fabrique un compost qui ne génère que haine et exclusion. Ce pays dont je fais partie laisse dérailler ces enfants français au point qu’ils peuvent aujourd’hui tuer 12 personnes qui ne faisaient que dessiner la cruelle réalité. Parce qu’en France, nous avons notre liberté d’expression. Ces personnes ne me sont pas devenues subitement des symboles par leur mort. Ils ne sont pas des martyrs et je reste convaincue que moi toute seule je peux continuer à m’exprimer si je le souhaite.

Depuis que je sais ce que cela fait de vivre à 7 minutes de l’endroit où ces 12 personnes ont été abattues, j’ai versé une larme, longtemps. Une seule, au lendemain de l’attentat. Parce que j’ai eu peur, j’ai lu sur le parisien.fr qu’ils revenaient vers Paris, au Nord-Est. J’ai réagi bêtement, j’ai cru que la solution était de se terrer. 

Face à tout ça, face à tout ce que je lis, tout ce que j’écoute et regarde, une phrase me revient. Elle est extraite du petit prince de St-Exupéry, à un moment, la rose dit au Petit Prince « Ils peuvent venir les tigres ! » parce qu’elle se croit trop forte avec ses quatre épines de rien du tout. Et plus tard, quand le petit prince lui dit au revoir, elle en rajoute une couche en disant « Quand aux grosses bêtes, je ne crains rien. J’ai mes griffes ». Et je me sens un peu comme la rose : 4 épines de rien du tout pour me défendre face à des tigres, mais j’ai même pas peur. À Charlie Hebdo, ils avaient des crayons et du papier. Malgré les menaces, ils n’ont jamais posé leurs crayons. Jamais ! Ils ne faisaient que fabriquer un fanzine, putain ! Juste un petit journal que chacun est libre d’acheter, ou non. De lire, ou non. De partager ou non.

Malgré les menaces, je ne couperai pas mes épines. Mes quatre petites épines à la con, c’est tout ce que j’ai et c’est bien plus puissant à mes yeux que des kalachnikovs de merde. Je nous ai vus moi et beaucoup d’autres parisiens nous tenir debout, nous rassembler le jour même de l’attentat. J’espère que tout cela ne tombera pas dans l’oubli. J’espère que nous continuerons à nous unir et prendre possession de notre espace public au lieu de nous isoler chez nous devant nos télés. J’espère qu’enfin, on donnera la chance aux futures générations de se mélanger, de partager leurs connaissances au lieu de continuer à les parquer dans des ghettos.

Je me suis retrouvée toute seule chez moi ce soir, et je me suis demandé ce que je pourrais bien faire moi toute seule. Qu’est ce que je peux faire moi ? Je ne suis rien, je n’ai que quatre épines de rien du tout ! Et pourtant…
Aujourd’hui, j’ai eu un message de ma maman sur mon répondeur qui disait « Tu sais ma chérie, tout ce qu’ils veulent, c’est qu’on baisse les bras et qu’on ne fasse plus rien. Donc résistons ma chérie ! il faut continuer. ».

Je n’oublierai pas cet événement. Je n’oublierai pas qu’aujourd’hui, un nouveau Charlie Hebdo est en préparation. Je n’oublierai pas que parfois, nous avons l’occasion de montrer à une enfant que ce qu’elle fait importe à quelqu’un. Je n’oublierai pas ce que mes parents m’ont enseigné. Je n’oublierai pas de l’enseigner à mon tour aux enfants qui croiseront mon chemin. Pour la première fois, je me dis que je ne peux pas baisser les bras et tirer la chasse sur les dernières miettes de foi en l’humanité qu’il me reste. Ce qu’il se passe dans les rues de ma ville me montre bien que certaines pierres valent la peine qu’on use nos chaussures, si ça peut permettre à des enfants de continuer le chemin. Je prendrai ma place dans ce pays parce que je crois en les valeurs d’une République qui part en couille, il n’est pas trop tard.

À ceux qui nous disent que nous ne serons pas en sécurité tant que nous combattrons Allah, son messager et les croyants, je répondrai que face à ces menaces, ce n’est pas de la peur que je ressens. Je n’ai pas peur de dire que je ne partage pas leurs croyances et que je déplore qu’une poignée d’extrémistes puissent faire passer tout un peuple musulman pour ce qu’il n’est pas. Je n’ai jamais cru en Dieu. Je ne croirai jamais en Dieu. Je ne croirai jamais que la réponse à la violence est la haine, l’exclusion, l’intolérance, l’extrémisme ou encore l’ignorance. J’ai appris à l’école 3 mots : liberté, égalité, fraternité.

Comme vous, je resterai fidèle à l’enseignement que j’ai reçu, en lequel je crois et que je veux défendre. 

Et je vous résisterai.

____over and out____.


jAne.

vendredi 21 novembre 2014

FlashBackFriday #1 : le téléphone. fixe. Et les garçons.

Allez, c’est la mode, je m’essaie au FBF. Sauf que moi ça sera écrit, et que ça parlera de ces choses d’avant que j’aimais tant remplacées par des choses de maintenant qui me cassent les couilles.

Donc le téléphone fixe et les garçons. 

Alors je te préviens, les garçons aujourd’hui, si ça ne tenait qu’à moi, ça se passerait comme quand j’avais 12 ans à l’école : on jouerait aux billes, on ferait la course et on ferait des concours de celui qui crache le plus loin. Sauf qu’entre temps, il est arrivé deux catastrophes dans ma vie et dans le monde : la puberté et la 4G.

En 1990, j’étais en primaire. Quand je daigne sortir pendant la récré, je préfère jouer avec les garçons parce que les filles c’est chiant. Je cours, je crache, je me tache, ma couette se défait, je ris en montrant toutes mes dents sans en avoir quelque chose à foutre. 

*Et ça n’a pas vraiment changé en fait*

Après l’école, quand vraiment y’a la bande du lotissement qui se réunit, on s’appelle sur le téléphone fixe, on demande à maman et on se retrouve dans 15 minutes à la pente du stop avec nos patins à roulettes pour affronter l’autre bande et leur prouver que la pente du stop, c’est NOTRE pente.

L’été, mon ami d’enfance vient passer ses grandes vacances au soleil dans la maison juste à côté, on construit des cabanes, on saute dans la piscine, on regarde les étoiles, on grave nos prénoms dans l’arbre, on se crache dans nos mains en les serrant très fort et en se jurant fidélité à tout jamais parce qu’on a trop peur de le faire avec du sang.

*Quand j’étais petite, j’ai été lama dans une autre vie.*

En CM2, mon voisin de bureau me dit qu’on devrait être amoureux. Je lui demande à quoi ça sert, il me dit que c’est pour se faire des bisous quand on joue à traptrap bisous. Je dis ok, à condition qu’on joue à traptrap bisous sans les bisous. Il est ok. Nous voilà donc officiellement amoureux.

En 1995, au collège, je suis celle qui répond toujours « vérité » quand on joue à audace ou vérité dans les boums. On finit par ne plus m’inviter aux boums ce qui m’arrange parce que ce mois-ci, j’ai pris 2 livres en plus au club lecture, j’ai ma version de latin renforcé à finir et mon cours d’anglais renforcé à préparer.

*Oui, j’ai des lunettes aussi bien sûr ! Ha ! Et je suis dispensée de sport parce que j’ai des problèmes de croissance aux genoux, sinon, c’pas drôle ! PS : ma mère est une de mes profs. *

Mais attention, loin de moi l’envie de vous attendrir, ces années restent parmi les meilleures de toute ma life.

En 1997, je fais mon entrée au lycée, et là, les ennuis ont commencé. Je me mets à avoir des espèces de boobs. Des garçons me font part de leur envie de mettre leur langue dans ma boutche. Horreur : toutes mes copines, absolument toutes, perdent leur petite fleur. 

*L’internat ou la fête de la culotte…*

Je te rassure, j’ai fini par me mettre aussi à avoir des petits copains. Et comme c’était simple à l’époque ! On se voit, on se parle, on se rapproche, bim ! On se fait des bisous. Simple, concis, réel, immédiat. Ce qui moi me va très bien parce que, communiquer avec un humain, ça m’est quand même hyper compliqué : le seul second degré que je comprenne est le mien et personne ne comprend mon second degré à moi.

Ce qui nous amène à la disparition du téléphone fixe et à l’apparition du Short Message System.
Nous sommes en 2014. J’ai un iPhone, un iMac, un MacbookAir, un iPad. J’ai 5 flux de photos partagés, 3 adresses email, un blog, un instagram, un facebook, un linkedin, un skype, facetime, un cloud, une dropbox partagée, un googledrive (et j’ai récemment supprimé mon twitter). Je reçois toutes mes notifications sur chacun de ces appareils. Je suis au top de la communication. J’ai toujours des boobs, et en toute objectivité, je suis cent fois plus bonne qu’au lycée.

*La revanche de la petite grosse boutonneuse à lunettes qui ne savait ni se coiffer ni se maquiller MOUHAHAHAHA*

Super ! Génial ! Alignement astral, à moi les beaux gosses de Paris me direz-vous ? Non point… Aujourd’hui, avant qu’un mec ne se décide à te faire comprendre par tous les moyens les plus détournés rendus possible par cette putain de technologie qu’il veut me mettre son pénis dans ma teucha, laisse tomber la galère.

*oui, c’est bon, on est en 2014, c’est fini les roulages de pelles dans la cage d’escalier de l’internat.*

Et encore pire : avant que je comprenne grâce à tous les moyens rendus possibles par cette putain de technologie de merde que ce mec veut mettre son pénis dans ma teucha, putain sort les rames.

Parce que maintenant, à l’ère de la 4G, il y a tout un tas d’outils soi-disant là pour améliorer la communication. Je dis soi-disant parce que, pour moi, à part brouiller les pistes, je ne vois pas bien pourquoi on ne se contente pas d’un bon vieux « je prends ton visage entre mes mains et je te fais un bisou sur la boutche parce que ton sourire me fait craquer et pis c’est tout ! ».

Alors avant de continuer plus avant, je fais une aparté choses à plat :
Oui, je sais, après quelques rendez-vous, ou quelques heures, si un mec veut te voir, il te voit et c’est très clair. Je parle du mec sobre que t’as rencontré par hasard à une fête chez des amis hein, pas du relou bourré à la bière en chien à la fermeture du café Chéri. Je sais très bien que ce n’est pas forcément au mec de faire le premier pas. Je sais très bien aussi qu’un mec, ça ne parle pas. Je suis intimement convaincue du fait que quand un mec veut te pécho, il te pécho.

Moi, là, je parle en toute connaissance de cause de cas particuliers (désespérés ?) qui m’en ont fait voir de toutes les couleurs à cause de cette putain de technologie de merde.

*J’accuse !*

Le numéro que vous avez composé n’est plus attribué ou la technique de disparition "Gérard Majax".
Oui, j’ai rencontré des garçons sur internet. Oui, je connais par cœur le processus « prise de contact via le site - échanges de messages (histoire de voir si c’est encore un taré) - chat sur skype (parce que tu n’es pas connecté H24 sur l’appli adopteunmecsurtinder et que vous commencez quand même sérieusement à papoter non stop) - friend request sur facebook (pour voir un peu) - échange de numéros de portable (pour bien se synchroniser le jour J) - first date irl (ouf, c’est bien le même mec que sur ces photos, mais sans filtre) ». Notre premier rencart se passe hyper bien, s’en suit une avalanche de textos très positifs, une deuxième date très rapide, voire même une petite pelle, voire même des ébats d’une durée tout à fait honorable de 30 minutes (dernier verre, déshabillage et préliminaires compris). Et après me direz-vous ? Après ? Après plus rien. Et quand je dis rien, je veux dire rien. Même pas un « non » quand je lui demande si il est libre le weekend prochain pour aller au ciné. Non. Et le pire dans ce rien, c’est que grâce à toute ma technologie, je vois bien qu’il l’a lu mon iMessage. Je vois qu’il est chez lui à rien foutre sur le chat facebook. Je vois qu’il a « check in » au MK2 bibliothèque le soir où je lui proposais d’aller au ciné. 

*Le. Bâtard.Ô. L’enculé. De.Ses.Morts.*

Et puis après un petit silence radio, comme je me décide à laisser tomber, comme s’il le sentait, pouf ! Le revoilà tout confus prétextant une réunionite aigüe pardon, oui on se voit vite, demain promis, après le diner d’affaire à 22h je te retrouve chez toi ! Alors on se revoit, et puis le petit manège recommence.
Parce que ce qui l’intéressait lui, c’était juste le jeu. Mais ça coûte quoi de m’informer que non, tu ne veux plus me revoir ? Je ne sais pas, mais en attendant, c’est à moi de comprendre ça toute seule comme une grande et d’arrêter d’attendre ma réponse. Alors qu’avant, en 1992, il n’avait pas le choix le garçon, il était obligé de demander en vrai, j’étais obligée de répondre en vrai. Avant, en 1992, il savait très bien qu’il allait me revoir en latin renforcé et qu’on serait obligé de communiquer rapport au fait qu’on fait un exposé sur Pompéi ensemble. Donc bon, autant clarifier les choses PUTAIN !

*Le rateau irl a ceci de salvateur qu’il permet de se rendre compte qu’on n’en meurt pas. Le rateau virtuel, lui, est bien plus indigeste car pas palpable et surtout indéterminé : à quel moment on arrête d’attendre ?! Jusqu’à quand vais-je m’assoir sur ma dignité et cesser de lui trouver des excuses ?!*

Unfriend, supprimer le contact, supprimer l’historique de la conversation, masquer, bloquer, au suivant.

*Est-il vraiment plus humiliant d’être suivi que suivant ?*

Deux points tiret ouvrez la parenthèse, point-virgule tiret ouvrez la parenthèse, inférieur trois et autres té majuscule underscore té majuscule.
Avec tous les bouquins que j’ai engloutis dans ma jeunesse, je n’ai jamais parlé le langage sms. Je n’ai jamais non plus utilisé dans un contexte outrageusement erroné la ponctuation. Et j’ai mis un certain temps avant de comprendre que, quand tu regardes les petits points tiret machin de côté, ça fait des têtes ! qui veulent dire des choses ! Mais qui veulent dire quoi exactement ?! Ben… tout et n’importe quoi…

*Dans ma tête de fillette de 1992, ça ressemble à ça :
-«  Salut jAne, ça te dirait un ptit cinoche après-demain ? »  lui dit-il en lui faisant un clin d’oeil.
-«  heu non, après demain je ne suis pas libre, mais pourquoi pas le soir suivant ? » lui répondit-elle en regardant son iCal.
-«  Ça me va aussi !!! » s’exclama-t-il avec force « En plus, le lendemain c’est samedi, on pourrait même aller manger un morceau avant et aller à la dernière séance !!! » tonitrua-t-il en écarquillant les yeux en montrant toutes ses dents « je connais un bar très sympa à deux pas de chez moi pas très loin du ciné !!! » rajouta-t-il en clignant de l’autre oeil tout en tirant la langue.
-«  As-tu quelque chose dans l’oeil ? » sinquiéta-t-elle « J’ai du sérum phy si tu veux. »

Sans déconner tiret underscore tiret apostrophe*


Trois petits points et puis s’en vont…

Variante des smileys, y’a aussi les points de suspensions… qui en fait n’annoncent aucune suite mais absolument toute suite possible. Sachant que les trois petits points sont aussi personnels que de significations multiples… laisse tomber la possibilité d’interprétation de cette ponctuation dont tout le monde abuse… Et comme le mec, je ne le connais pas… et que je sais encore moins comment… je passe des heures au téléphone avec mademoiselle L. pour parler du fait que mais attends… trois petits points sur son texto là… c’est quand même ce que je crois que c’est nan… ?

*Ces PUTAINS de trois petits points…*

Si t’y vas pas, je n’y vais pas non plus.
Mon préféré. Donc moi, aujourd’hui, le vrai problème quand je rencontre un garçon qui me plait, c’est que je suis encore en mode CM2 : je me démerde pour choper son numéro, je lui téléphone pour lui proposer un verre parce que « salut, tu me plais », on boit un verre, on rit, on se plait vraiment, viens, t’es mon amoureux, on se fait des bisous, on apprend à se connaitre encore plus et on voit. Et puis en voyant, soit on se dit que c’est chouette et on continue à se faire des bisous et plus si affinité, soit on dit que c’est moins chouette et on est potes sans aucune affinité. Dans ma tête, ça se passe comme ça et c’est merveilleux même quand ça se termine. 

2014, nous les jAne on a le droit aussi de faire le premier pas, BIM ! Allons-y ! Donc là, le garçon flatté répond forcément (dans 99% des cas) par la positive, ne serait-ce que par curiosité. S’en suit un rendez-vous. Et puis… et puis quoi ? Parce que bon, je ne vais pas faire tout le boulot non plus. C’est bon, il a compris qu’il me plaisait, je lui ai dit avec des vrais mots de ma vraie voix !!! Et alors ça, c’est la dégringolade de l’émasculation, l’inversement des rôles du prince au petit pois, l’annihilation de la virilité. A partir de là, c’est la porte ouverte du pourquoi pas sans jamais dire franchement non avec force de trois petits points et de smileys. Mais surtout, c’est tout le temps moi qui propose. Avec des formes interrogatives, des virgules, des QCM. Dans le pire des cas, ça m’a conduite à ce qu’une rupture s’étale sur 10 jours, 37 sms, 4 emails, 2 appels manqués sans message vocal et 3 rendez-vous tellement monsieur avait la flemme de mettre clairement un « terme » à notre « relation » en « vrai » (mais ça, c’est une autre histoire…).

En conclusion je ne dirais que ceci : cela va faire un an qu’en même temps de ma démission de l’architecture, j’ai aussi démissionné de la relation amoureuse. J’ai décidé, après avoir rompu de manière très propre, très franche et très réelle, de faire un break de toute cette communication merdique qui ne veut plus rien dire. Pour voir un peu si ça marche encore. 
Je lutte pour arriver à dater à l’ancienne, en mode on s’appelle et on se voit, prie pour qu’un charmant garçon prenne mon visage entre ses mains et m’embrasse. Tout simplement. Avec tout ce que ça a de terriblement effrayant mais de tellement courageux. J’espère secrètement la surprise d’une visite impromptue un soir après le boulot parce qu’il « passait par ma rue ». Je tiens bon jusqu’à trouver cette perle rare qui sait ne m’envoyer que des textos normaux à caractères purement informatifs. Celui avec qui c’est tellement simple que j’arrête de communiquer sur 6 plateformes différentes pour ne rien dire, encore moins comprendre. Avec qui à la place, je construis des cabanes, je saute dans la piscine, je regarde les étoiles, je grave nos prénoms dans l’arbre. Même qu’on se crache dans nos mains en les serrant très fort en se jurant fidélité à tout jamais.


point virgule tiret fermez la parenthèse.




____over and out____



jAne.

mercredi 29 octobre 2014

MERVEILLE DU QUOTIDIEN #15 : NonNon et sa deuxième première leçon de conduite.

Bon. Reprenons un peu les choses pas sérieuses. 

Lors de mon séjour en terre trop connue l’hiver dernier, le plus clair de mon temps, je l’ai passé à apprendre à conduire une voiture. La voiture et moi, c’est une longue histoire basée sur la haine et la non appréciation unilatérale.

*Bien que ça me coûte de l’avouer, je me rends bien compte qu’une voiture ne peut pas me détester cordialement, même si j’en suis intimement persuadée... mais je ne voudrais pas que les gens me croient folle.*

Appelons une chatte une chatte : Conduire une voiture, ça me casse les couilles. Ça m’a longtemps foutu une trouille monstre. Me retrouver dans un habitacle me donne immédiatement l’impression malsaine de me trouver dans mon cercueil. Mais la vraie raison de cette peur : quand tu conduis, tu es obligée d’interagir avec d’autres humains selon tout un tas de règles. 

*Ouais, l’enfer sur terre !*

Mais bon, une troisième assistante déco qui n’a pas le permis, c’est comme une semaine de vacances au bord de la mer sous la pluie : c’est bien joli mais ça n’a pas beaucoup d’intérêt. Et oui, je sens bien que mademoiselle L. en a ras le cul de se taper les 7h de route toute seule quand on va à l’île de l’Oléron.

*Vous noterez que ce qui me décide à passer mon permis, c’est uniquement pour mon boulot, et non pas altruisme amical. jAne, t’es vraiment une connasse parfois.*

____aparté contextuel___:
Avant d’aller plus avant, il faut que tu saches une chose sur le fonctionnement de mon corps humain. Parfois, je fais des crises d’angoisse. Les causes principales sont : trop d’humains au mètre carré, ou absence de fenêtre et/ou d’issues de secours. Et mes crises d’angoisses se manifestent par une contraction simultanée des muscles de mon corps suite à une décharge subite d’adrénaline. Même si j’ai appris à apprivoiser ce merdier, quand cette saloperie d’hormone débarque, bim mon coeur s’emballe, bim, c’est la merde. Je te rassure, je ne finis pas systématiquement recroquevillée sur moi-même face à un mur en me balançant d’avant en arrière. Non. À force de détermination et d’autorégulation à base d’images mentale, de respiration du ventre, de séances avec mon psy et, en cas de force majeure, de lysanxia, au mieux je m’en sors avec une petite chialance. 

*J’entends encore mon psy me dire :
- « Mademoiselle jAne, ne soyez pas si dure avec vous, ces larmes sont le seul échappatoire de vos émotions corporelles, ça ne fait pas de vous une personne faible, cela fait de vous un humain.
- Ouais, mais c’est dégueulasse l’humain ! je ne vois pas pourquoi je ne n’arriverais pas à contrôler ça !
- Faut bien que ça sorte, vous n’êtes pas une machine ! »
Saloperie de corps d’humain.*
___Fin de l’aparté contextuel___.

La plupart de mes amis sont au courant que je peux « serrer du moteur » et que, pour éviter l’humiliation suprême d’exprimer une émotion en public, je me casse sans crier gare.

Le moniteur de l’auto-école, lui, il ne le sait pas. Me voilà donc un joli matin de février derrière le volant d’une Citroën C3 diesel devant l’entrée de l’auto-école Bessonne à la Seyne Sur Mer. 
« - Bonjour jAne ! Alors, c’est ta première heure ? Tu as déjà conduit avant ?
- Bonjour. Oui.
- À quelle occasion ?
- Il y a 10 ans, j’ai commencé le permis, j’ai conduit en circuit et 20h en ville, puis j’ai déménagé et j’ai laissé tomber.
- Ha ! ça va bien se passer alors, tu dois avoir quelques bons restes ! Comment s’était passé ta première heure en ville ?
- Le moniteur gérait les pédales, moi le volant. Je me suis évanouie au premier feu rouge.
- ha… »

*Ambiance.*

« - Et bien aujourd’hui, puisque tu as déjà conduit, tu vas tout gérer toute seule : le volant, les pédales, les clignos. Je me contenterai de t’indiquer le chemin et quand y aller. »

*Ambiance, 2.0*

« -On va commencer par mettre le contact après avoir vérifié qu’aucune vitesse n’est enclenchée. »

*Tiens, c’est marrant, Katy mon esthéticienne elle dit aussi « on » pour me faire faire un truc ! C’est comme ça que je me suis retrouvée à me faire épiler du SIF ! Mais ça, c’est une autre histoire…*

Il y a des choses que tu ne peux pas partager avec ton moniteur d’auto-école…

« - Heu… juste un truc à savoir avant, conduire est l’une de mes pires angoisses, et peut-être si j’ai un gros coup de frayeur, je peux avoir une réaction physique étrange et chouiner un peu... désolée hein, mais c’est vraiment un effort pour moi de faire ça, conduire et tout, je ne suis vraiment pas à l’aise…
- Ne t’inquiète pas, de toute façon je suis là et on va travailler ensemble, tu verras, on va venir à bout de tes petites frayeurs. Tout ira très bien ! tu sais, j’en ai vu d’autres ! »

*Tu ne sais pas à quoi tu as affaire mec… je t’aurais prévenu. Non, mais de toute façon, il a raison, rechpirchme, ce n’est qu’une machine, c’est toi qui commande, tout va bien aller. Dji Aïe jAne en action !!!*


J’ai fait ce petit geste avec le levier de vitesse que mon papa fait tout le temps au feu rouge et avant de démarrer en disant à haute voix « touboudoum ». Le moniteur m’a regardé bizarrement. J’ai tourné la clef pour mettre le contact, j’ai posé mes mains à 10h10 en disant à haute voix « l’heure du pastis ». Le moniteur m’a regardé en fronçant un sourcil sur deux.

- « Allez, on passe la marche arrière et on regarde derrière soi en se préparant à desserrer le frein à main pour reculer sur en contrôle direct pour sortir du parking tout en appuyant à la fois sur le frein et l’embrayage pour éviter de caler dans la pente. Et dans tous les cas, en situation de stationnement, priorité au trafic ! »

*Heu… Pardon ? je dois faire quoi en premier ????*

J’ai oublié de respirer, j’ai lâché l’embrayage, j’ai freiné, je n’ai pas lâché le frein à main et il s’est passé quelque chose de MONSTRUEUX : la voiture a calé avec un petit soubresaut de voiture qui cale avec le frein à main.

Bon alors oui, tu vas me dire, haha ! Trop drôle, erreur classique, c’est rien ça que la voiture cale ! Revoyons l’action au ralenti de dans ma tête :

Oh putain, oh putain, il a dit quoi après on passe la marche arrière ? Elle est où la marche arrière ? Je crois c’est là où y’a le coup de l’embrayage sinon la voiture elle crie. Mais putain, ça ne peut pas crier c’est une machine. Sa mère, j’ai trop peur de ouf. Alors attends, maman elle fait comme ça d’habitude. Attends, depuis quand j’ai pas respiré ?! Merde, y’a pas la petite bagounette de la marche arrière là dessus. Ha non, elle est la la marche arrière, regarde le petite dessin sur la pomme. Bon marche arrière ok. Après, on freine, on respire et on lâche l’embrayage et 
OMONDIEUC’ESTQUOICEBRUIT C’EST QUOI CE BON DE LA VOITURE JE LE SAVAIT, ELLE ME DÉTESTE ON VA ATTERIR 10 METRES AU MOINS HA ELLE VEUT ME TUER LA PUTE QU’EST CE QUI SE PASSE JE VAIS MOURIR ET J’AI MÊME PAS ENCORE COMMENCÉ À VIVRE MON DIEU C’EST LA PEAU DE CALIPSE JE VAIS NOUS EMPLATRER MOI ET MONITEUR DANS LA BAIE VITRÉE DE L’AUTO ÉCOLE ET DU COUP SA FEMME SERA VEUVE ET L’ORPHELIN ILS VONT ESSAYER DE TUER MON MARI ET MES ENFANTS IMAGINAIRES PAR PURE VENGEANCE HAAAAAAAAAAAAAERSRDYTUUHIJOKPAZERTYUIOPMLKJHGFDSQWXCVBN,;,UYBVTCRDFVBGNHKNJGKSRCMRCROUTEJCMXSH,LRUHZIMRUGWNMIUGMIGSUDXMIGZMQIRUWGNMIXGUZRQNSIUXGNMIGUMIRUNMZIHÙQOIUEBCMIGUMRAC.

Je te jure, à ce moment-là, comme souvent dans ma vie, je me suis dédoublée et je me suis vue moi et Moniteur depuis l’extérieur de la voiture en train de faire un bon en avant de 10 mètres. Au ralenti. En fracassant la façade du bâtiment motche de la zone industrielle motche.

Mais y’a pire.

Le pire, c’est qu’à ce moment-là, ma saloperie de corps humain s’est dit « oh merde, vite, de l’adrénaline ». 
Horreur suprême de l’au-delà, mon cerveau de machine s’est dit « oh merde, le kraken a été libéré. »

Moniteur a dit (je crois) :
« - Ha oui donc en fait, si tu freines sans appuyer sur l’embrayage, ça fait caler la voiture. Et comme y’a encore le frein à main, ça fait un petit hoquet, c’est normal ! Tourne la clef dans l’autre sens et recommence. »

J’ai dit :
« - … »

Mon cerveau a dit
-«  Mayday, MAYDAY, I repeat, MAYDAY, Houston, we have a problem. HOUSTON DO YOU COPY ? Houston in the blind, this is special agent Stone, I’w detached, I repeat, I’M DETACHED HAAAAAAAA WHATDOIDOWHATDOIDO HAAAAAAAAA »

Mon corps humain a dit :
«- adrénaline, OK. Tachycardie, OK. Apport en oxygène, OFF. on envoie les renforts dans les glandes lacrymales, je répète, on envoie les renforts dans les glandes lacrymales, over »

*Oui, mon corps humain s’exprime comme ça lui aussi *

Moniteur a dit :
« - Heu… c’est quand tu veux jAne. »

J’ai péniblement réussi à dire :
« - *gasp* »

« - jAne ? Ça va ? JANE ??? Respire un coup, c’est rien du tout qu’est ce qui t’arrives ?! Lâche ce volant, t’as les articulations des doigts tout blancs !!!
- …gasp…

*- I’M DETACHED, I’M DETACHED, HAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!! *

Et là, ce qui devait arriver arriva. Le moniteur m’a dit :
« - Mais ! jAne ! Pourquoi tu pleures ?! » avec les yeux ronds comme des billes.

Mon cerveau m’a dit :
« C’est okay les gars, elle chiale, on peut arrêter l’adrénaline et relancer l’oxygène ! over and out. »

J’ai dit, après avoir enfin pu prendre une grande inchpirchme, une grande expirchme et avoir réussi à lâcher ce putain de volant :
«- Désolée. Quand j’ai un coup de flippe, ça lâche de l’adrénaline. Comme j’ai 2 de tension, l’adrénaline ça me met en crise de tétanie. La seule façon de me calmer c’est de chialer un ptit coup, faut que ça sorte tu comprends ! Mais t’inquiète, ça va aller, juste ça m’a prise par surprise le coup du bond de 5m de la voiture. Et les surprises, je n’aime pas trop ça, rapport au fait que je suis une putain de controlfreak. Mais bon, tu vois ça va déjà mieux, je vais juste pleurer encore un peu mais je peux déjà reprendre une activité normale. »

Et là d’un coup, tout va mieux. Ce qui, pour le moniteur a dû être sérieusement flippant, me voir parler comme ça tout calmement avec deux grosses larmes qui coulent.

« - Ha ouais. Donc tu déconnais pas quand tu me disais tes trucs d’angoisse et tout…
- non.
- parce que je me disais que bon, comme tu avais déjà conduit et tout…
- …
- Bon, qu’à cela ne tienne, au moins, me voilà prévenu, c’est une très bonne chose. Tu vas voir, on va tout reprendre depuis le début, tout va bien se passer ! »

Cela faisait donc 10 minutes que j’étais au volant d’une voiture…

*Ambiance.*

Et tu sais pas quoi ? Une à une on leur a niqué leurs mères à mes angoisses avec mes moniteurs d’auto-école. Il m’aura fallu 42 heures de conduite, 2 présentations au permis de conduire, 12 crises d’angoisses au volant, autant de paquets de mouchoirs, une patience et une compréhension infinie de mes moniteurs pour avoir mon permis.

Mais putain, je l’ai eu. Conduire une voiture, je n’aime toujours pas ça, je préfèrerai toujours la douce sensation du vent dans mes cheveux à vélo, mais au moins, j’ai même plus peur. Na. 

*Dans ton cul Houston !*




____over and out____


jAne.